Editeur : Encres Vives
Date de parution : 2006
Résumé :
Exégèse des ruines
plus simplement lecture, interprétation, rêverie, recherche, plongée dans les signes absents
L’historien réunionnais Sudel Fuma a écrit n’avoir « jamais mis la main sur un objet de l’esclavage, un collier ou une chaîne d’esclave. […] Soit les objets ont été détruits, soit ils restent oubliés… »
même les cimetières, auxquels Prosper Eve a consacré une étude, ont englouti les tombes d’esclaves
que reste-t-il
Île de la Réunion - Cirque de Mafate - Îlet à Malheur : 1828, dernière lutte des marrons
l’esclavage aurait-il été oublié
l’histoire noire ne se lirait-elle plus que sur le visage de ses enfants
La Réunion
Dina Margabim, l’île du couchant, dernière escale
et pas un signe des peuples arrachés de Madagascar, d’Abyssinie, de Somalie, du Mozambique, d’Afrique de l’Ouest, d’Inde
le paysage reste muet
mais Anchaing, Dimitile, Cilaos, Le Bloc - lieu de torture où entre deux poutres étaient enserrés les membres
la toponymie parle à qui sait écouter le kayamb des origines
et la musique, la danse avec la calligraphie du moringue
à la négritude atlantique
au héros Toussaint,
quelles légendes indiennocéaniques ?
deux figures du panthéon noir, toutes deux nourrissant la topique infernale du cafre, l’infidèle, dont on sait qu’il donne naissance au cafard
Kalla, nourricière aux seins d’euphorbe
Sitarane, aux lèvres de datura qui souffla la mort et tous ses démons mozambiques
n’oublions pas les sentes de l’exil tracées de pieds d’hommes, la quête céleste de ceux qui refusèrent les chaînes